Pour un Fonds vert… véritablement vert !

11 février 2016

Depuis quelques semaines, le Fonds vert fait la une des journaux. En tant que spécialiste des enjeux de la biodiversité, je ne commenterai pas les questions de gouvernance de cet instrument financier ; elles seront de toutes les façons revues. Toutefois l’élargissement de la gouvernance de ce Fonds à des experts extérieurs au gouvernement constitue une opportunité unique d’orienter une partie des investissements de ce Fonds vers les solutions fondées sur la nature.

Les solutions fondées sur la nature visent notamment :

  1. la préservation d’écosystèmes ‘intacts’ et fonctionnels,
  2. la gestion durable d’écosystèmes utilisés par les humains (e.g. zones agricoles, forestières…) et
  3. la restauration ou la création d’écosystèmes naturels.

Elles supportent de manière économique [les solutions fondées sur la nature sont communément considérées comme bien moins onéreuses que les solutions technologiques] et efficace le stockage et le captage du carbone ainsi que l’adaptation aux effets négatifs du changement climatique tout en contribuant à la préservation de la biodiversité qui est l’autre grand défi global auquel les sociétés humaines doivent faire face.

Quelques exemples de solutions fondées sur la nature d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique qui pourraient être initiés ou dynamisés par le Fonds vert

Les forêts, les zones humides et les océans, grâce à la photosynthèse, contribuent au cycle du carbone et régulent ainsi le climat. Au niveau mondial, le GIEC considère que l’arrêt de la destruction et de la dégradation des milieux naturels permettrait de couvrir environ 30 % des besoins de captation en carbone d’ici 2030, soit l’équivalent d’un gain de 0,5°C de réchauffement. Le développement des aires protégées, la restauration de tourbières et de zones humides – devenues si rares dans le sud du Québec, l’amélioration des pratiques forestières et agricoles sont autant de projets qui pourraient avantageusement bénéficier de financements du Fonds vert et contribuer efficacement au succès de sa mission.

Par ailleurs des milieux naturels en bonne santé permettent de réduire l’exposition aux risques de catastrophes. La création ou l’entretien de zones humides côtières et de dunes végétalisées permettraient le maintien du trait de côte et la diminution des phénomènes de submersion marine. La gestion intégrée de l’eau par bassin versant – qui constitue déjà un objectif du Fonds vert – permettrait entre autres de réduire le risque d’inondations. Finalement le verdissement des villes produirait un effet bénéfique sur les îlots de chaleur et leurs effets parfois mortels. Le soutien à de telles initiatives permettrait la mise en œuvre de davantage de ces projets et pourquoi pas d’envisager de très substantielles économies (interventions d’urgence, indemnisations etc.).

 

Pour en savoir plus

VIDÉO Championing nature-based solutions – IUCN – 2015

Nature-based approaches for climate change mitigation and adaptation – Bundesamt für Naturschutz and Ecologic Institute EU – 2014

Des solutions fondées sur la nature pour lutter contre les changements climatiquesComité français de l’UICN – 2015

 

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