La rivière Saint-Charles, un bel exemple de biodiversité en ville

5 avril 2016

Quand on parle de la biodiversité on imagine souvent des territoires sauvages (certains fantasment même sur leur virginité par rapport aux impacts anthropiques) et éloignés accueillant une faune et une flore exceptionnelle. Pourtant, la biodiversité c’est plus complexe et surtout dynamique que ça. Je trouve parlante la définition très simple qu’en a livré Pr. Gilles Bœuf, président du Museum national d’Histoire naturelle, lors d’une conférence : la biodiversité c’est la fraction vivante de la nature. Elle est donc partout, en nous – il n’y a qu’à penser à notre flore intestinale qui excède très largement le nombre de nos cellules – mais aussi à l’extérieur de nous et notamment dans nos villes.

Samedi 2 avril 2015, j’ai profité du beau temps pour aller me promener sur les berges de la rivière Saint-Charles, qui s’écoule sur une trentaine de kilomètres, depuis le lac Saint-Charles, avant de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent, au niveau des quartiers de Limoilou et de Saint-Roch.

Le parcours de cette rivière a été très modifié (comblement d’un méandre, bétonnage des berges, installation d’un barrage à l’embouchure etc.) et son eau polluée par diverses activités industrielles et domestiques. En 1995, une reflexion citoyenne a amené la Ville de Québec à envisager la renaturalisation de cette rivière et à travailler sur l’amélioration de la qualité de l’eau.

La partie avale de la rivière, très urbanisée, fait partie d’un parc urbain géré par la Société de la Rivière Saint-Charles qui contribue largement à l’attrait du centre-ville de Québec (e.g. opportunités de pratiquer des activités sportives, culturelles et relaxantes) mais aussi au maintien d’espaces naturels et de la biodiversité en ville. Le parc offre une belle diversité d’habitats tels que des haies, des arbres, des pelouses, des milieux humides ou des plans d’eau… Plusieurs espaces sont gérés de manière à favoriser la diversité spécifique (fauche tardive, installation de nichoirs…). Des expérimentations ou des projets de lutte contre les espèces exotiques envahissantes sont réalisés. Enfin le parc urbain contribue à renforcer les continuités écologiques et à offrir des espaces relais à diverses espèces.

Au cours de cette courte sortie, j’ai pu observer sans difficulté une vingtaine d’espèces d’oiseaux (voir liste ci-après). C’est une très bonne nouvelle et pas seulement parce que le retour de plusieurs oiseaux migrateurs annonce l’imminence du printemps.

 

Jérôme Spaggiari

 

Liste des espèces d’oiseaux observées

Quelques photographies de ces oiseaux. prises lors de cette sortie, sont disponibles sur la page Facebook d’atelier phusis

Canard colvert Anas platyrhynchos, Grand Harle Mergus merganser, Goéland à bec cerclé Larus delawarensis, Pigeon biset Columbia livia, Corneille d’Amérique Corvus brachyrhynchos, Mésange à tête noire Poecile atricapillus, Merle d’Amérique Turdus migratorius, Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris, Cardinal rouge Cardinalis cardinalis, Bruant sp., Junco ardoisé Junco hyemalis, Carouge à épaulettes Agelaius phoeniceus, Quiscale bronzé Quiscalus quiscula, Moineau domestique Passer domesticus, Chardonneret jaune Spinus tristis, Tarin des pins Carduelis pinus, Sizerin flammé Acanthis flammea, Roselin familier Haemorhous mexicanus

 

Pour aller plus loin

Guide sur la biodiversité et l’urbanisation du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire – 2010

Pour la mise en place des trames verte et bleue métropolitaines sur le territoire de la communauté métropolitaine de Québec – proposition de partenariat avec le Gouvernement du Québec – 2013

 

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