Le SBSTTA qu’est-ce que ça mange en hiver ?

3 mai 2016

Retour sur mon immersion au cœur de cette réunion multilatérale dédiée à la biodiversité

Le SBSTTA est l’organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (SBSTTA) aux pays Parties à la Convention sur la diversité biologique. À ce titre, il réalise des évaluations du statut de la diversité biologique ainsi qu’un suivi des mesures mises en œuvre par la Convention et il répond également aux questions que la Conférence des Partie – COP – lui adresse spécifiquement.

Du 25 au 30 avril 2016, la 20ème réunion du SBSTTA se tenait à Montréal ; en fait seuls Paris SBSTTA-1 et 12, Bangkok SBSTTA-10, Rome SABSTTA-13 et Nairobi SBSTTA-14 ont accueilli de telles rencontres. Les séances plénières ont eu lieu dans l’immense salle de réunion de l’Organisation internationale de l’avion civile spécialement conçue pour de telles rencontres (#600 sièges de responsables de délégation et encore le double pour leurs conseillers, dispositif d’interprétation simultanée en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe, écrans géants etc.). Le présidentE de séance, du haut de son imposante tribune, surplombe les participants (États Parties et non Parties – seuls les Etats-Unis d’Amérique et le Vatican n’ont pas signé cette Convention considérée comme universelle – à la Convention, organisations internationales, Premières Nations, organisation non-gouvernementales, observateurs de divers horizons…).

Ce type de rencontres est ouvert aux représentants de la société civile, atelier phusis avait donc demandé une accréditation pour son fondateur et consultant principal. Jérôme Spaggiari a ainsi pu assister à trois jours complets de cette réunion préparatoire à la 13ème Conférence des Parties ou COP 13 qui se tiendra à Cancun, au Mexique, du 7 au 16 décembre 2016.

En amont de ces rencontres, le Secrétariat de la Convention rédige de nombreux documents préparatoires et avis préliminaires sur différents thèmes allant du bilan de la mise en œuvre de la Convention aux aires protégées et la restauration des écosystèmes et en passant par la biologie synthétique, les espèces exotiques envahissantes, les travaux de l’IPBES etc. Le détail des sujets abordés lors de cette rencontre et les documents est disponible sur ce lien.

Au cours des premiers jours, chaque point de l’ordre du jour est discuté en séance plénière et chaque Partie qui en fait la demande peut, en un temps très limité (2 ou 3 minutes maximum), partager sa réflexion sur le rédactionnel de l’avis proposé par le Secrétariat. Les prises de parole, qui portent tantôt sur la forme tantôt sur le fond, sont très diverses, reflétant parfaitement la grande diversité des participants. Le rôle du président de séance consiste notamment à faire émerger des compromis. Le personnel du Secrétariat, quant à lui, prend note de ces échanges et tente de les synthétiser dans une nouvelle version de l’avis.

Les derniers jours de la réunion sont eux consacrés à une relecture [un peu très fastidieuse pour l’observateur] et idéalement à la validation, paragraphe après paragraphe, du texte des nouvelles versions de ces avis. Lorsque des désaccords subsistent, les portions de texte concernées sont mises entre crochets, dans l’attente d’un complément d’information ou d’une négociation ultérieure.

En marge des séances plénières, il se passe aussi plein de choses. Des groupes de contact discutent à huis clos des sujets les plus complexes et sensibles. Ce fut notamment le cas du brulant sujet de la biologie synthétique.

Sur l’heure des repas, des évènements parallèles thématiques sont proposés aux participants. Nous avons participé avec beaucoup d’attention aux évènements suivants :

  • Évaluer la mise en œuvre régionale du Plan stratégique pour la biodiversité à l’invitation du Centre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC) ;
  • Recommandations des peuples indigènes et populations locales pour faires avancer la reconnaissance et le soutien apportés aux aires de conservation gérées par les communautés indigènes et autres mesures de conservation communautaire à l’invitation de Global Forest Coalition ;

 

atelier phusis a également participer les 2 et 3 mai 2016 à la 1ère réunion de l’organe subsidiaire en charge de la mise en œuvre – SBI-1. Voir les détails de cet évènement ici.

 

Pour aller plus loin

Comptes rendus sommaires des moments forts de SBSTTA-20 préparés par International Institute for Sustainable DevlopmentIISD

 

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